Blow-up: pour découvrir (ou re-découvrir) le cinéma.

Blow-Up, en référence au film d’Antonioni, est une web-série conçue et réalisée par le critique de cinéma Luc Lagier, et hébergée sur le site d’arte.tv.

Ludique et pleine d’humour, cette série propose chaque semaine une vue panoramique du cinéma à travers un thème précis (les chats, la neige, les escaliers etc). Un webmagazine stimulant qui vise à s’émanciper de la promo des nouveautés en salles ainsi qu’à sortir des formes traditionnelles de la cinéphilie.

Luc Lagier décortique ainsi au montage les images célèbres du cinéma pour y découvrir des éléments cachés ou mettre en avant des scènes cultes. Répliques mythiques, musique, dance, scènes de fêtes comme de combats, tout y passe !

http://www.dailymotion.com/video/x2ikgm2_drogues-et-cinema-blow-up-arte_tv

Un excellent moyen de faire et parfaire sa culture cinématographique mais également de découvrir de nouvelles références ! C’est un outil parfait en cas de panne d’inspiration: à travers son habituel top 5, Blow-Up saura forcement vous proposer un bon film!

Whiplash : un duel haletant !

Soyons clair dès le début : Ce film est à voir.

Haletant jusqu’à la dernière seconde, C’est bien simple Whiplash m’a laissé les jambes tremblantes et le cœur battant au rythme effréné de la batterie.

Dès les premiers instants du film l’ambiance est annoncée: l’ouverture se fait sur fond noir avec pour seul sons celui de la batterie qui monte, qui monte de façon oppressante jusqu’à ce qu’on aperçoive, au bout d’un couloir mal éclairé aux couleurs glauques, un jeune homme frappant sans relâche sur son instrument, seul.

Andrew ( Miles Teller) est plein d’ambition, passionné de jazz il étudie la batterie au conservatoire de Manhattan. Il y fait la rencontre de Terence Fletcher, chef d’orchestre hautement reconnu qui l’intègre alors à sa classe.

Là commence l’angoisse. Si Andrew est un élève ambitieux, Fletcher, interprété par J.K Simons, l’est plus encore. Il ne cherche pas des étudiants talentueux, il cherche la perfection et est prêt à tout pour l’obtenir.

Rythmes insoutenables, remarques acerbes, cyniques, provocation et manipulations odieuses sont les éléments clefs de son enseignement. C’est avec la boule au ventre que l’ont suit Andrew dans ses entrainements et humiliations aux griffes de cette autorité perverse sur fond de tension permanente.

Damien Chazelle fait de ce duo un duel captivant où le jazz se fabrique dans la douleur, à grands jets de sueur et de sang. Dans ce combat sans merci, le jazz vire au sport de combat et la salle de concert au ring de boxe.

Ce face à face devient à la fois destructeur et générateur de vie, de puissance. Il pousse les personnages dans leurs retranchements, par la persévérance et l’abnégation, les amène au dépassement de soi jusqu’à frôler l’auto-destruction.

À la recherche de la perfection… Mais à quel prix ?

« Bugatti » le clip délirant de Tiga

Tiga, le DJ/Producteur québécois s’est associé à Helmi (membre de Division Paris), afin de mettre en image son clip « Bugatti » sorti en décembre dernier.

“Bugatti” est un gros délire visuel que beaucoup n’ont pas hésité à comparer à du Wes Anderson sous acide et fond techno.

Le clip, constitué d’une succession folle de packshots et d’images subliminales, renvoie ainsi à l’univers de la mode et de la publicité, pour un résultat envoutant. Cette esthétique rétro des années 80 ainsi que la sensualité des personnages rend cette vidéo complètement hypnotique.

C’est une longue suite d’images dont les multiples répétitions confèrent au clip un aspect absurdes, provoquant mais non moins dénué d’humour. On notera notamment le clin d’oeil à l’Hamburger de Warhol ou encore celui à  la cover du “Wish You Were Here” de Pink Floyd à la fin de la vidéo.

référence à Warhol

Réalisation : Helmi

Chef opérateur : Nicolas Loir

Production : Jules de Chateleux, Roman Pichon Herrera, Division

Post-production : Home Digital Pictures

Montage : Nicolas Larrouquere

Maison de disques : Universal

The smell of us

The smell of us, de Larry Clark, en trois mots : une grosse claque.

Synopsis:

Paris, Le Trocadéro.
Math, Marie, Pacman, JP, Guillaume et Toff se retrouvent tous les jours au Dôme, derrière le Palais de Tokyo. C’est là où ils font du skate, s’amusent et se défoncent, à deux pas du monde confiné des arts qu’ils côtoient sans connaître. Certains sont inséparables, liés par des vies de famille compliquées. Ils vivent l’instant, c’est l’attrait de l’argent facile, la drague anonyme sur Internet, les soirées trash « youth, sex, drugs & rock’n’roll ».
Toff, filme tout et tout le temps…

Larry clark dresse ici un portrait cru d’une jeunesse dorée parisienne dépravée, perdue, en chute libre. Il nous expose de façon dure, pas vraiment obscène mais réellement dérangeante, l’errance de cette jeune génération fictive.

Un film assez choquant moins par les scènes de prostitutions auxquelles s’adonnent certains que par le vide qui habite ces jeunes.

Drogues, prostitutions, rackets, sexe sont filmés de façon assez inhabituelle, en gros plan, parfois fixe laissant monter le malaise créé par cette proximité qui nous plonge littéralement dans « l’intimité » des personnages.

Ici c’est avant tout l’esthétique de ces jeunes corps qui est mise en avant, à la façon de photographie, on y retrouve une beauté froide, vide de sens.

Ces ados, paumés, tentent désespérément de combler le vide de leur vie par la destruction. Détruire pour se sentir vivant. Se détruire pour vivre. Ils sont laissé là, vidés de toute essence, comme mort. De véritables personnages-objets laissés à la dégradation, à l’image même de ceux qui les utilisent pour se sentir un court instant de nouveau jeune, de nouveau vivant.

The smell of us est finalement un film fort, névrosé, au rythme chaotique et à l’esthétique malsaine mais fascinante.

Sacrés Caractères !

Dans le cadre de la Fête du graphisme, je suis allée à une projection de la série Sacrés Caractères.

Tout d’abord Sacrés caractères c’est quoi? Comme indiqué précédemment, c’est une (web)série réalisée par Thomas Sipp traitant de la typographie.

De forme brève, les épisodes racontent l’histoire de chaque police en les inscrivant dans leur contexte extérieur de création, abordant ainsi les mouvements artistiques, politique mais aussi les évolutions techniques, les réussites, ou les échecs de chacune. Les épisodes diffusés concernaient ici la Gotham, Mistral, Times, Helvetica, Cooper black et Bodoni.

Chaque épisode est réalisé en motion design sous une forme visuelle minimaliste, rappelant les travaux de Saul Bass ou encore Etienne Robial: simple, efficace, reposant sur des couleurs dynamiques rythmant l’ensemble.

Le nom de la série , Sacrés Caractères, est un  jeux de mots mettant en avant cette envie de cerner le tempérament de chaque police. La lettre est ainsi mise au centre en prenant le rôle de narrateur : elle se présente, intervient pour nous raconter son histoire avec humour et fantaisie sans pour autant en faire trop et tomber dans le clownesque.

J’ai par exemple appris que la Cooper black, une police populaire, familière, utilisée notamment par la firme easyjet a été conçue avec des formes généreuses parce que, je cite, « les gros c’est rassurant ».

typographie : Cooper black

Cette anecdote reflète assez bien l’esprit de la série : ce sont des films adaptés aux non initiés qui côtoient ces polices au quotidien sans en connaitre les origines. J’ai trouvé très plaisant de voir des choses abstraites comme la typographie remisent dans le contexte de la vie quotidienne. Cela permet de se sentir davantage concerné grâce à des exemples concrets d’utilisation avec des références tel que le film Drive pour la Mistral ou encore la campagne d’Obama pour la Gotham.

Typographie: Mistral

Ces petits films sont finalement très pédagogiques et plaisants, aussi bien pour des novices que des spécialistes.

Souvenirs de Marnie

Souvenirs de Marnie est le dernier film d’animation en date du studio Ghibli sorti le 14 janvier. Il est adapté d’un classique de la littérature anglaise de Joan G. Robinson.

C’est une belle histoire d’amitié entre deux fillettes un peu perdues, en manque d’ amour et d’attention.

Il y a d’un côté Anna, jeune fille timide et solitaire en pleine crise identitaire : dégoût de soi, peur panique du regard des autres et, semble- t il, légère schizophrénie… Souffrant d’asthme, elle est envoyée par sa mère adoptive à la campagne, sur l’île d’Hokkaïdo, pour profiter de biens faits du grand air.

Le film s’ancre dans la réalité de ce personnage. C’est à travers sa rencontre avec la petite blonde, Marnie, que l’on observe avec tendresse une évolution, l’apparition d’un sourire, une ouverture à l’autre.

Les deux jeunes filles vont s’apporter mutuellement le soutien et la présence dont elles ont toujours manquées, à la manière de sœurs. C’est une relation forte et émouvante aux pouvoirs salvateurs.

J’ai trouvé touchant le personnage d’Anna dont le mal-être inhérent à son âge est retranscrit avec justesse, sans tomber dans l’apitoiement et le surfait dont sont souvent victimes les adolescents.

Marnie, elle, c’est un rayon de soleil, petite princesse fantomatique, espiègle et pleine de vie, malgré un délaissement apparent. Elle est la joie. Elle est l’espoir. Son personnage, oscillant de façon constante entre rêve et réalité apporte la juste touche de magie à cette histoire.

Ce sont deux personnages attachants et touchants, toutes deux dotées de forts caractères rappelant par là la patte du studio Ghibli que l’on aime tant.

Le décor quant à lui est tout simplement sublime !  L’île d’Hokkaïdo est emplie d’une atmosphère très sereine, apaisante, soutenue par des couleurs douces qui ajoutent une touche poétique à l’ensemble. La végétation, toujours très présente permet d’ancrer le décor dans une atmosphère propice au fantastique, à l’évasion, à l’harmonie.

C’est donc une belle histoire sur la quête identitaire de l’adolescence abordant les thèmes de la confiance, de l’abandon, de l’amitié et du passage à l’âge adulte avec finesse et poésie.

À la rencontre d’Hokusai

Exposé au Grand Palais jusqu’au 18 Janvier, Hokusai c’est celui que l’on surnomme le « Vieux Fou de la peinture ». Vous le connaissez peut-être pour sa fameuse Grande Vague de Kanagawa qui compte parmis ses 36 vues du mont Fuji :

La Grande Vague de Kanagawa

Mais il y a bien plus ! Et quand je dis bien plus je parle de plus de 500 oeuvres actuellement exposées sur 2 niveaux (!)

On assiste à travers ces différentes salles aux multiples changements d’identité et de style qui le font progressivement connaître. On découvre ainsi une multitudes de pièces aux sujets des plus diversifiés : Mythologie, scène de vie, portrait, estampes, illustrations …

Dragon and clouds – 1760-1849
Deux femmes. Grincements d’un cerisier -Hokusai
Deux femmes. Grincements d’un cerisier -Hokusai

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On découvre à travers ces oeuvres un Japon d’une autre époque mêlant humour et grâce pour le bonheur des yeux !

Ce qui est frappant c’est l’extrême minutie de son travail: il donne à voir les détails de l’écorce, les écailles de poissons ou encore des vues aériennes extrêmement détaillées !

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C’est également très surprenant de découvrir ses mangas, très proche de ce que l’on connait: on y retrouve les scènes de combat, très mouvementés ou encore les visages déformés par la colère.

Si ces derniers ne m’ont pas spécialement passionnés j’ai cependant adoré ses estampes, empreintes d’une sorte de magie paisible, de quoi vous laisser rêveur…

The Amida Waterfall in the Depths of the Kiso Mountains
Waterfalls in all provinces

« Klimt et Vienne, Un siècle d’or et de couleur »

C’est le titre de cette exposition qui se déroule jusqu’au 4 janvier aux Baux-de-Provence.

En un mot: Magique.

Autant dire qu’au début je n’étais pas franchement emballée à l’idée de faire 2h de route pour voir une exposition. Mais ça c’était avant. Parce que finalement les 2h elles les valent amplement !

Premièrement pour le lieu: l’exposition se déroule dans les  Carrières de Lumières, espace tout à fait insolite fait d’immenses parois de calcaires. Le lieu est emprunt d’ une ambiance très particulière, on a l’impression de déambuler à l’intérieur d’une pyramide.

C’est d’ailleurs là que Jean Cocteau tourna certaines scènes de son film Le Testament d’Orphée en 1959.

les Carrières de Lumières dans le film le Testament d’Orphée

Ensuite, évidemment, pour les artistes ! Au programme : Gustav Klimt, Egon Schiele, et Friedensreich Hundertwasser (mon coup de coeur).  C’est un bonheur pour les yeux, une explosion de couleur et des dorures à profusion ! On alterne entre les images de la Vienne néoclassique,  les peintures faites d’or et des formes géométriques bancales qui viennent s’insérer dans une nature omniprésente.

Gustave Klimt – Les forces du Mal et Les Trois Gorgones – 1902
Klimt – Les Trois Âges de la femme – 1905
Hundertwasser – IRINALAND SUR LES BALKANS- 1969
La pluie tombe loin de nous tombe la pluie – Friedensreich Hundertwasser – 1970

Mais ce que je ne dis pas depuis le début et qui a rendu cette exposition tout a fait fascinante, magique, c’est le mot; c’est que ces oeuvres ne sont pas présentées de façon ordinaire. C’est en fait sous forme de spectacle multimédia que l’on découvre ces artistes majeures de la sécession viennoise: leurs oeuvres sont numérisées et ensuite projetées sur toutes les parois des carrières et animées au rythme de la musique!

L’effet est tout à fait stupéfiant, on se retrouve totalement immergé dans l’univers de ces artistes. On est surplombé par les fameuses figures féminines de Klimt, on avance parmi ses fleurs , on découvre les cités utopiques d’Hundertwasser; bref on vit une expérience unique, on s’imprègne de l’univers de ces artistes et on déambule librement dans leur imaginaire.

klimt

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C’est original, moderne et tout à fait stupéfiant: un véritable rêve éveillé qui nous laisse bouche bée!

Mission: Monogramme

En tant qu’étudiants en design graphique, vient un jour le moment fatidique où il faut s’atteler à la recherche de notre identité visuelle, c’est à dire ce qui va nous définir, graphiquement parlant. La première étape c’est l’élaboration de notre monogramme, sorte de logo reprenant nos initiales. Il s’agit en l’occurrence pour moi des lettres M et S. Là commence les multiples tergiversions: on croque, on cherche, on recommence, on croit tenir quelque chose et BIM en fait, on a fait le logo de Franprix  (ça sent le vécu me direz-vous) …

recherches papier
recherches papier

Bref c’est un véritable casse-tête mais un casse tête passionnant parce qu’ultra personnel alors forcement on veut bien faire (en perdant le moins de cheveux possible de préférence). Et puis vient un moment où il y en a un qui sort du lot, où l’on se retrouve dans ce petit bout de dessin et alors… ON RETRAVAILLE :   Déclinaisons, courbes, significations : on pense à TOUT. Sans titre-1 Une fois cela fait on est toujours pas couché, non, on passe aux choses encore plus sérieuse: La Vectorisation. On récupère donc les croquis, Bim Bam Boum on scanne/on prend en photo/on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. On passe alors sous Illustrator et toutes plumes dehors on créé, point par point, un logo tout propre qui, tout de suite, a beaucoup plus d’allure. logo Et comme avec nos profs on fait pas les choses à moitié on va encore/toujours plus loin, on passe alors le-dit  logo en SVG. Alors là, malheur de malheur à tous les simples mortels incapables de saisir la logique d’un langage informatique: on va CODER et utiliser le CSS3 pour dynamiser l’ensemble et animer notre monogramme. Capture d’écran 2014-12-19 à 19.30.54 Bon c’est là que je passe ma dédicace à Mr. Maillard, pour sa patience parce que concrètement sans lui je serais toujours à me taper la tête contre mon clavier pensant que ça va m’aider à comprendre pourquoi mon  hover : {-webkit-transform:translateX(45px);} ne donne absolument RIEN; mais ça, c’est une autre histoire… L’essentiel c’est que ça marche et on est pas peu fière, même si on sait pertinemment que ce n’est qu’un début !

Blender, le logiciel 3D accessible à tous

Blender c’est le logiciel de modélisation 3D GRATUIT et libre. Complet et performant, Blender permet aux infographistes amateurs de se familiariser avec la 3D sans être obligé de passer par les logiciels professionnels, élitistes et hors de prix.

Ce logiciel permet d’aborder les différentes étapes de la création d’images de synthèse, à savoir la modélisation, la mise en couleur/ l’application de texture et l’éclairage. Blender va également plus loin puisqu’il est possible de faire de l’animation ainsi que de petits jeux vidéos et ce, pour seulement 20 Mo (!).

Petit bémol, ce logiciel de création est exclusivement en anglais. L’avantage ? Vous vous familiariserez avec l’anglais et le vocabulaire spécifique de l’interface !

L'interface de Blender
L’interface de Blender

Si à première vue, l’aspect de Blender n’est pas très accueillant et paraît compliqué, de nombreux sites et tutos vous expliquent la marche à suivre et vous guident dans vos premiers pas (vous pouvez notamment faire un tour ici, les explications sont claires et détaillées, pour une prise en main en douceur).

Il faut un certain temps pour se familiariser avec ce logiciel mais une fois cela fait les possibilités de création sont infinis ! Armez vous de patience et vous ne serez pas déçu du résultat :

Une scène de Big Buck Bunny ouverte dans Blender
Big Buck Bunny, film créé sous Blender